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Le bilan de Mauro Biello

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MONTRÉAL – La confirmation de l’entraîneur-chef de l’Impact de Montréal ne semble plus être qu’une question de temps.


L’entraîneur-chef par intérim Mauro Biello a fait cavalier seul, ce jeudi matin, lors d’un bilan de saison de 65 minutes qu’il a commencé en précisant qu’il n’était justement l’entraîneur-chef que sur une base intérimaire.


Mais des négociations productives sont en cours, a assuré Biello.


« Quand j’ai accepté le poste d’entraîneur-chef par intérim, on a décidé qu’on parlerait de mon avenir après la saison, a souligné Biello. Je veux simplement clarifier ceci : j‘ai eu de bonnes discussions avec Joey Saputo. Ça se passe bien. Je ne veux pas cacher que j’aimerais revenir comme entraîneur-chef. Et je sens que le club veut aussi mon retour. Nous en sommes là. »


La direction de l’Impact réagira pour sa part ce vendredi matin, lorsque le président Joey Saputo et le directeur technique Adam Braz rencontreront les médias après le bilan des joueurs. Il sera intéressant de voir s’ils prépareront le terrain pour 2016, puisque Biello a choisi de ne pas le faire malgré plusieurs questions sur la saison prochaine – sur les décisions liées à l’effectif, sur les tactiques et sur les besoins, notamment.


Biello a martelé qu’il était fier de son équipe, même dans la défaite de dimanche dernier à Columbus en demi-finale de la Conférence Est. S’il est vrai que l’Impact a montré son meilleur visage dans ses deux victoires contre le rival torontois en fin de saison régulière et en lever de rideau de la phase finale Audi de la Coupe MLS 2015, le revers de dimanche a aussi démontré ce que son groupe pouvait faire – du moins sur le plan de l’attitude.


« Cette équipe a montré qu’elle pouvait bien jouer, qu’elle grandissait, qu’elle avait une identité, qu’il y régnait un sentiment d’appartenance et qu’elle voulait gagner, a indiqué Biello. C’était important de leur transmettre ça. Je voulais d’abord que cette équipe ressente la même chose que moi et que beaucoup de partisans, c’est-à-dire que c’est important de gagner et de bien joué devant nos partisans et de bien faire dans cette ville. C’est la base du progrès et de la mise en place d’un style offensif, d’un style défensif et d’un style en transition.


« L’arrivée de Didier Drogba, qui a apporté ce leadership et cette aptitude à unir le groupe, m’a aidée, a-t-il poursuivi. Une fois que c’est là, il est important de commencer à bâtir cette identité sur le plan défensif. Nous l’avons montrée. Ça commence à se refléter dans notre compacité sur le terrain, dans la difficulté qu’ont les autres à nous battre, dans notre communication, dans la façon dont nous gérons les surnombres. […] Nous devons continuer à travailler là-dessus pour que cette équipe continue à s’améliorer. »


La fiche de 9-3-2 de Biello depuis son entrée en poste montre que ce travail porte ses fruits pour l’équipe. Il pourrait aussi porter ses fruits pour Biello lui-même. Le président Saputo est « très content de ce qu’il a vu sur le terrain », a précisé Biello, qui a également senti le soutien de son personnel technique dans les moments difficiles, entre autres.


À 43 ans, Biello reconnaît qu’il en a encore beaucoup à apprendre sur la gestion et la préparation d’un effectif, sur les entraînements et sur la bonne prise de décisions. Mais il est prêt à occuper le poste à temps plein, avec la pression qui l’accompagne.


« Tu vas être jugé sur tes performances, mais j’ai toujours cru que, si tu es capable de travailler d’une bonne manière, de transmettre ce que tu veux de ton équipe, de communiquer ça à travers tes messages et tes entraînements, tu te mets dans une meilleure position pour avoir du succès, a expliqué Biello. Mais même si tu travailles de la bonne manière, même si tu te prépares de A à Z de la meilleure façon, ça ne garantit pas la victoire. […] Mais je me suis dit que si tu peux travailler d’une manière, d’engager le groupe, de les convaincre de ta méthodologie et de tes objectifs, c’est la base du succès. »


Et même si Biello n’a rien dit de ses plans pour la saison prochaine, une partie de lui y pense tout de même. Lorsqu’on a questionné Biello sur la possibilité que certains de ses joueurs partent en prêt pendant l’intersaison, sa réponse a laissé entendre qu’il les veut frais et dispos à son retour au travail, au début de 2016.


« C’était une saison extrêmement chargée, a souligné Biello. Aller s’entraîner, c’est une chose. Il faut rester en forme, parce qu’il y a environ deux mois [de pause]. Mais aller dans un autre championnat et vivre d’autres émotions fortes et d’autres pressions, ça devient un peu difficile pour des joueurs. On sait qu’on a des joueurs intéressants et des clubs qui peuvent être intéressés. Mais tant qu’il n’y a pas de demande concrète sur la table, les joueurs vont avoir un repos, ils iront en vacances, et ils se prépareront pour l’année prochaine. »


Biello aussi, probablement.