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Salut, Hassoun

Pat Didier Hassoun

Le moment est venu. Hassoun Camara a mis un terme à sa carrière et l’homme de 33 ans raccroche les crampons principalement en raison d’une accumulation de blessures.


« Ma réflexion a commencé il y a environ un an, a dit Camara. J’ai subi quelques blessures à la tête durant ma carrière. Ça s’est intensifié cette année et ça a été difficile pour moi d’atteindre le même niveau que la saison dernière, lorsque j’ai été le Joueur défensif de l’année. J’ai compris, en discutant avec les médecins, qu’il serait mieux pour moi d’arrêter pendant que je vais encore bien plutôt que de forcer les choses. »


Ce sera la fin d’une époque pour le Bleu-blanc-noir. Le Français détient le record du club en MLS pour le nombre de minutes jouées et a été un personnage prédominant pour l’Impact depuis son arrivée à Montréal, en 2011, tant pour ses performances sur le terrain que pour son leadership dans le vestiaire, particulièrement avec les jeunes. Le visage de l’effectif montréalais sera bien différent sans lui.


Hassoun Camara, maintenant un nom indissociable de l’Impact de Montréal, a dû bûcher pour devenir le joueur que nous avons pu apprécier pendant sept saisons. Lorsqu’il est débarqué dans la métropole, ce n’était qu’une invitation à un camp de sélection, à la fin de janvier 2011, et l’Impact allait intégrer la MLS l’année suivante. Le défenseur a été invité pour un essai avec 32 autres joueurs et visait une place régulière dans l’équipe première.


À l’époque, il ne connaissait presque rien de la ville. Né à Noisy-le-Sec, en banlieue de Paris, de parents sénégalais, il a joué durant ses jeunes années avec son club amateur local, l’Olympique Noisy-le-Sec, avant de signer un contrat pro avec l’Olympique de Marseille, en 2006. Il a aussi défendu les couleurs du SC Bastia, de Ligue 2, jusqu’en 2010, puis a traversé l’Atlantique pour son aventure québécoise.


« À mon arrivée à Montréal en janvier 2011, je n’aurais jamais cru rester ici aussi longtemps, a confié Camara. Au bout du compte, j’ai réalisé de grandes choses individuelles et collectives et je ne pourrais être plus fier de mes années ici. »


Comme l’histoire l’a démontré, il a non seulement fait l’équipe à son premier essai, mais il a en plus reçu l’honneur du Joueur par excellence de l’Impact à sa première saison, méritant ainsi un contrat MLS pour la saison inaugurale du Bleu-blanc-noir dans le circuit Garber.


Aujourd’hui, Camara est un Montréalais averti et dit souvent qu’il est un Français d’origine sénégalaise adopté par Montréal. Le grand numéro 6 se sent définitivement chez lui, ici.


« J’ai immédiatement connecté avec Montréal et ses supporters, poursuit Camara. Je ne sais pas comment c’est arrivé… Parfois, ces choses sont difficiles à expliquer. Mais c’était réciproque. J’ai toujours senti beaucoup de fierté en portant les couleurs de l’Impact, mais ce n’est pas ce que cela; j’ai accepté et adopté l’importance des valeurs montréalaises et québécoises. Ça m’est venu naturellement, en arpentant les rues, en discutant avec les supporters chez le boulanger ou le poissonnier à chaque jour. Je me suis rapidement senti montréalais. Je suis très chanceux et je tiens à remercier tous les supporters pour tout l’amour qu’ils m’ont démontré. »


Maintenant retraité, Camara caresse l’ambition de développer son côté entrepreneurial. Il est déjà copropriétaire d’un restaurant, Osé, dans la banlieue parisienne, spécialisé en cuisine africaine, et il aimerait bien ouvrir une franchise à Montréal, un jour. Camara s’occupe également d’une fondation qui amasse des fonds pour améliorer la qualité de vie en Afrique de l’Ouest grâce à l’éducation, l’environnement, la santé et l’émancipation des femmes.


Peu importe où l’avenir le portera, une chose est sûre : Hassoun Camara fera toujours partie de la famille de l’Impact de Montréal.


« Je suis heureux d’avoir vécu tous ces moments inoubliables, a conclu Camara. Je me souviens d’une phrase que le président Joey Saputo m’a déjà dite : “ne pleure pas parce que c’est fini, souris parce que c’est arrivé.” C’est la philosophie que j’essaie d’appliquer à chaque jour, pour bénéficier de ce que le football m’a appris. »