Commentary

La tension sera à son comble au Jour décisif

Tor giovinco

MONTRÉAL – Avec un tel enjeu, la tension sera à son comble au Jour décisif.
Ajoutez-y un soupçon de rivalité, et vous obtenez un match à ne pas manquer. Un match qui gagne à être découvert si ce n’est déjà fait.
Certains acteurs de la rivalité Montréal-Toronto n’arrivent pas à comprendre comment sa renommée n’est pas plus grande à l’échelle de la ligue. L’émotion. Le contexte politique et culturel. L’histoire. Que dire de plus à un amoureux du soccer?
Si vous n’en avez jamais eu l’occasion, ce dimanche est une occasion rêvée de faire l’expérience de cette rivalité. L’équipe gagnante finira soit deuxième (victoire de Toronto jumelée à un nul entre D.C. United et le Columbus Crew) ou troisième dans l’Est, ce qui lui donnera un avantage important dans la phase finale Audi de la Coupe MLS 2015.
Mais pour le capitaine montréalais Patrice Bernier, quoi qu’il arrive, ce sera déjà un match de séries ce dimanche.
« Dans la ligue, il y a Seattle Portland, la Cascadia Cup et tout ça, et le monde ne comprend pas encore vraiment la rivalité entre [Montréal et Toronto], a expliqué Bernier plus tôt cette semaine. Ils se disent que c’est Canadiens contre Maple Leafs, mais les deux villes ont beaucoup d’histoire [en soccer] avant la MLS. Peut-être parce que Michael Bradley est là, il y a un caractère américain qui fait que les yeux se tournent là-bas, et Giovinco qui fait très bien.
« Mais Didier a marqué beaucoup de buts, Giovinco aussi, ce seront les têtes d’affiche du match. Mais non, je ne pense pas que la ligue comprend dans quelle ampleur les deux villes et les deux clubs ont une volonté de faire mieux que l’autre pour prouver que son approche est meilleure que celle de l’autre. »
Jusqu’ici, Toronto a l’avantage. Depuis que les Montréalais ont rejoint la MLS en 2012, le TFC les a vaincus huit fois, toutes compétitions confondues, contre cinq victoires montréalaises et cinq verdicts nuls.

Il s’agira donc de la 19e rencontre entre ces deux clubs en quatre ans. Loin de diluer le produit, ce nombre astronomique de matchs – attribuable aux confrontations en Championnat canadien Amway – aura plutôt donné aux deux équipes des occasions d’énerver l’autre : les Montréalais, par exemple, n’ont jamais gagné au BMO Field, alors que le TFC a triomphé deux fois au Stade Saputo. Mais les Torontois, eux, n’ont jamais battu leur rival 6-0 à domicile.


Or, certains partisans peinent encore à apprécier toutes les subtilités de la rivalité : un « baromètre des rivalités » basé sur les votes des partisans publié en mai 2015 sur MLSsoccer.com situait Montréal-Toronto au neuvième rang, derrière une rivalité Red Bulls-NYCFC qui n’avait pas encore connu le terrain à l’époque.
« La ligue a ses préférences, c’est bien, on le sait, a indiqué Hassoun Camara. Ça ne nous gêne pas. Ça ne nous démotive en rien, au contraire. Je pense qu’on veut prouver que ce peut être un beau Classique du championnat. Mais avant tout, ce qu’on veut faire, c’est se concentrer sur nous-mêmes. On n’a pas besoin de se demander si la ligue porte un œil plus attentif à cette rencontre-là. On est déjà surmotivés, et on va offrir un beau spectacle, je pense, à domicile. »
Et il y a plus encore : huit scénarios de résultats possibles au Jour décisif mènent à un autre choc Montréal-Toronto quelques jours plus tard, au premier tour de la phase finale.
« Peut-être que s’il y a un match de séries, ils vont voir [à quel point c’est important], a avancé Bernier. C’est sûr que ce n’est pas un match de hockey et qu’il n’y aura pas de batailles, mais avec le match de dimanche, ils vont voir, même si c’est un match de saison, qu’il y a déjà une approche émotive qui rappelle les séries. »

« Notre mentalité, c’est qu’il faut gagner dimanche, car c’est un match important pour nous – et pour [la ville de] Montréal, aussi, a ajouté Ignacio Piatti. Toronto, c’est un derby. Il faut gagner. Comme je l’ai dit, il faut finir 3e pour jouer à la maison. Si on finit 5e, il faut aller à l’étranger, mais il faut gagner aussi. »