Commentary

Tout un début pour Laurent Ciman

ciman CHI

MONTRÉAL – Selon Laurent Ciman, ce n’est qu’un début. Mais soyons francs, c’était tout un début.


À sa première saison en MLS après une décennie sur les terrains de l’élite belge, Ciman a été nommé Défenseur de l’année en MLS. Il est le quatrième « débutant » à réussir cet exploit, après John Doyle en 1996 (la première saison de l’histoire de la MLS), Lubos Kubik en 1998 et José Gonçalves en 2013.


Solide sur le plan défensif, Ciman a aussi charmé les Montréalais avec son approche audacieuse et sa contribution à l’attaque – deux buts et deux passes décisives. Il y a de quoi être satisfait de ses débuts en MLS, et Ciman l’est bel et bien. Mais il n’est pas en reste.


« J’ai peut-être eu ce trophée-ci cette année, mais j’en veux encore l’année prochaine, a annoncé Ciman, vendredi dernier. Collectivement et individuellement, on va essayer d’atteindre un niveau encore supérieur par rapport à cette année-ci. »


L’Impact a déjà fait un bond de géant par rapport à 2014 – et une partie du mérite revient à Ciman. Sans lui, les Montréalais avaient encaissé 58 buts la saison dernière. Cette saison, ils n’en ont pris que 44. Bons derniers de la ligue en 2014, ils ont atteint la troisième place de la Conférence Est et atteint les demi-finales de l’Est en phase finale Audi de la Coupe MLS 2015.


Leader de la défense dès ses premiers pas sur un terrain nord-américain, Ciman a joué un rôle crucial dans l’épopée montréalaise en Ligue des champions de la CONCACAF Scotiabank. Il a joué chaque minute de ce parcours terminé par une défaite crève-cœur en finale contre Club América. Dès le match aller des quarts de finale, les Tuzos de Pachuca avaient compris toute l’importance de Ciman; en fin de match, ils l’ont pris pour cible et tenté de lui faire perdre la tête – ou du moins, prendre un carton.


« Laurent est un grand défenseur, a souligné l’entraîneur-chef Mauro Biello. Il est venu ici avec de grandes qualités. Tout de suite, il a démontré ce dont il était capable. Ce n’est pas facile de venir d’un championnat en Europe et de s’adapter tout de suite à un style différent, des coéquipiers différents, un entraîneur différent, un système, une vie, tout ça. Laurent, tout de suite, est entré et s’est intégré dans le groupe avec sa personnalité et sa qualité sur le terrain.


« Je suis très content qu’il ait été nommé défenseur de l’année, a-t-il poursuivi. Il le mérite. Il va encore grandir. Il va encore s’améliorer. Même lui, il a encore cette marge de progression. »


La seule ombre au tableau? La discipline. En août et septembre, Ciman a vu rouge trois fois en cinq matchs – chaque fois en raison d’un second avertissement.


« Je sais qu’il y a cette question des cartons, mais ce n’est qu’une question d’adaptation, a tempéré Biello. Ce qui est une faute dans un championnat ne l’est pas nécessairement dans le nôtre. C’est une adaptation. Il a appris de ça. Il a grandi. Je m’attends à ce qu’un joueur comme Laurent continue à être un leader de cette équipe. »


C’est ce qu’il a été cette saison. Invité au Match des étoiles de la MLS, Ciman a porté le brassard de capitaine en deuxième mi-temps contre Tottenham Hotspur le 29 juillet. Les Spurs n’ont pas encaissé de but au cours de cette période. Les Étoiles non plus. Non seulement Ciman a-t-il été impérial derrière, mais il a failli récolter une mention d’aide en fin de match lorsque Jozy Altidore a gaspillé un merveilleux centre de la droite.


Ciman, qui s’est joint à l’Impact le 22 janvier, a élu domicile en Amérique du Nord pour offrir de meilleurs soins à sa fille Nina, qui est autiste. Ce qui semblait être un malentendu relatif aux frais des soins de santé pour Nina est maintenant réglé, a assuré Ciman. La famille est heureuse à Montréal. Nina fait des progrès tous les jours. Ciman veut demeurer à l’Impact.


« J’ai un contrat, a rappelé Ciman. Dans le football, on ne sait jamais, mais tout ça est derrière moi. J’ai envie de voir de l’avant. J’ai envie d’être tranquille dans ma tête. Ma femme aussi. On a envie d’avancer sereinement. Il faut oublier tout ça. Des médias belges en ont aussi ajouté, et ils ont nuancé nos propos. Vous savez très bien que c’est facile de mettre un gros titre et de jouer là-dessus. Ma relation avec l’Impact est très bonne. J’espère qu’elle sera toujours aussi bonne dans le futur. »


Un titre de Défenseur de l’année ne peut que favoriser les bonnes relations – et le lauréat entend aussi bien entretenir ses liens avec ses coéquipiers.


Le gardien Evan Bush est devenu, selon Ciman, un des meilleurs portiers de la ligue. Le très fiable Donny Toia pourrait « foncer droit dans un mur » pour son équipe. Les arrières centraux Victor Cabrera et Wandrille Lefèvre ont multiplié les efforts pour développer des automatismes avec Ciman. Ambroise Oyongo, une fois arrivé – « parce que ç’a été long, quand même », a glissé Ciman –, a prouvé que l’équipe pouvait compter sur lui, peu importe le flanc qu’il protégeait.


« Il n’y a pas que moi en défense, a martelé Ciman. Même [le milieu défensif] Marco Donadel nous a bien aidés. On connaît les qualités individuelles de chaque joueur qui jouait derrière. Je pense qu’il ne manquait que des automatismes et une certaine confiance. Il y a pas mal de jeunes joueurs, aussi. Quand je suis venu, j’ai apporté mon expérience, et j’ai essayé de les mettre en confiance. S’ils étaient là, c’était parce qu’ils avaient les qualités. »