Joueurs de l’ombre

Les joueurs de l’ombre – Le département des miracles

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Impact Média tient à vous procurer le plus d’informations possible sur votre club. Les joueurs sur le terrain revêtent une importance cruciale. Mais le club, c’est aussi tout un groupe de femmes et d’hommes passionnés qui couvrent tous les aspects de l’organisation. Nous vous présentons ici quelques-uns de ces « joueurs de l’ombre ».

Leur travail est de faire en sorte que les joueurs ne pensent qu’au leur.


Tout supporter veut que son équipe se concentre pleinement sur son soccer. Pas de distraction. Pas d’inquiétudes. Rien de tout cela. Daniel Pozzi, responsable des opérations de l’équipe, et Franco Subrani, coordonnateur de l’équipe, sont justement à l’Impact pour cela. Ils répondent aux besoins des joueurs et du personnel technique et s’assurent que tout soit réglé au quart de tour hors du terrain.


« Nous sommes le département des miracles », souligne Pozzi.


On raconte que les qualités humaines d’un entraîneur-chef sont cruciales. Ce principe s’applique aussi à Subrani et à Pozzi, dont les tâches visent à créer la bonne mentalité chez les joueurs de l’Impact, et ce, dès leur arrivée au club.


Un nouveau joueur atterrit à l’aéroport. Pozzi ou Subrani l’y accueille, l’emmène à l’hôtel et commence à tout mettre en place, tissant des liens ce faisant. Ils cherchent un logement, une voiture. Ils s’assurent que la famille du joueur est bien installée – « si la famille est heureuse, habituellement, le joueur est heureux », convient Subrani.


« Le joueur doit me faire confiance à 100%, poursuit-il. Il doit me faire confiance pour l’ouverture du compte en banque, pour le logement, pour l’arrivée de la famille. »


Et, ne l’oublions pas, pour tous les déplacements à travers l’Amérique du Nord et parfois ailleurs. Subrani voyage avec l’équipe partout et s’occupe de l’hébergement ainsi que de tout besoin sur la route – repas, autocars, demandes du personnel.


Subrani voyage seul – sauf en présaison, alors que Pozzi et lui se montent un bureau sur place et y transfèrent leurs activités quotidiennes. Autrement, Pozzi reste à Montréal et exploite ses contacts dans le milieu du voyage, une industrie qu’il connaît bien. Une fois que l’entraîneur-chef Mauro Biello a approuvé un plan de voyage, Pozzi réserve les vols et fait part au transporteur du nom des joueurs qui feront le déplacement lorsque le personnel a pris ses décisions, généralement la veille du départ.


Les deux collègues demeurent toujours en contact – Subrani laisse son téléphone allumé en tout temps, tandis que Pozzi dit s’améliorer à cet égard. La clé, c’est la collaboration.


« Avec Franco, nous avons trouvé une façon de faire qui fonctionne pour nous deux et qui met nos points forts à contribution également, indique Pozzi. Franco fait de l’excellent travail sur la route; il peut avoir l’attention, le respect et la compréhension des gars. Il n’a pas peur de s’imposer pour dire au groupe qu’il faut faire telle ou telle chose. Et il a la couenne plus dure que moi. Il doit faire face au mécontentement. J’en ai déjà assez avec mes enfants qui me crient après. »


Lorsque l’équipe arrive à l’aéroport, quelque trois ou quatre heures après que Subrani s’y soit rendu, son horaire est réglé jusqu’au retour à Montréal après le match. Les joueurs et le personnel savent ce qu’ils doivent faire « toutes les heures », précise Subrani. Un match se gagne sur les détails, dont certains n’ont rien à voir avec le soccer.


Pour Subrani, le principal défi repose dans le fait qu’aucun joueur ne se présente au travail dans le même état d’esprit que la veille – voilà l’utilité de ces qualités humaines de gestion. Dans une autre vie, Subrani a été joueur de hockey professionnel, et il comprend ce que vivent les joueurs. Il peut donc attendre au lendemain avant de demander certaines choses au joueur, question d’éviter les frictions.


Mais certaines choses ne peuvent être évitées – comme en 2014 lorsque, après un match à Columbus, Pozzi a appelé Subrani pour lui annoncer une mauvaise nouvelle : leurs vols de retour étaient annulés.


« Daniel et moi nous retrouvons donc à chercher une façon de ramener toute l’équipe à Montréal le plus rapidement possible, car le dimanche est une journée en famille, explique Subrani. Cette nuit-là, nous n’avons pas dormi. »


L’équipe est finalement rentrée par trois vols différents. Au petit matin, Subrani s’est rendu à l’aéroport à 4h30 pour assurer un suivi avec les trois transporteurs. Le premier vol a quitté Columbus à 7h30, puis le dernier à 12h30. Malgré les correspondances, il n’y a eu aucun retard à signaler. Depuis, l’équipe nolise un appareil pour se rendre à Columbus.


« Au retour à Montréal, j’ai perdu connaissance une fois rendu à la maison », reconnaît Subrani.


Pozzi et Subrani venaient alors d’éviter le pire : être pris quelque part. Cela ne s’est jamais produit. Mais ils devraient trouver une solution de toute façon. C’est le travail du département des miracles.


« En discutant avec des collègues d’ailleurs, dans la ligue ou à l’étranger, je constate que ce qui est bien de ce travail, c’est que peu importe les budgets ou le mode de transport, rien ne sera parfait, parce qu’il y a toujours des imprévus, soutient Pozzi. Tout est dans la façon dont tu réagis. C’est réconfortant de savoir que, même au plus haut niveau et avec les plus importants budgets, certains vont quand même se plaindre. On ne peut pas rendre tout le monde heureux, et il faut trouver l’équilibre. Si la plupart des gens sont relativement contents et que tout se passe bien, nous avons fait notre travail. »