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L'étiquette de négligé

ciman wandrille

MEXICO – L’Impact de Montréal ne se rend pas à l’Estadio Azteca simplement pour rester en vie.
Les Montréalais ne se formalisent pas de l’étiquette de négligé puisqu’elle les a bien servis jusqu’ici. Mardi, le gardien Evan Bush, un peu moqueur, se rappelait que les médias avaient laissé entendre, avant le premier match des quarts de finale contre Pachuca, qu’une défaite de 3-1 serait un résultat acceptable – ce qui n’est pas sans rappeler le ton de certaines émissions de sport mexicaines, cette semaine.
Or, tout cela s’est plutôt bien passé. Tellement bien, en fait, que malgré un match nul de 2-2, les Montréalais n’étaient que déçus d’avoir laissé filer une avance de 2-0.
Ce soir-là, l’arrière central Bakary Soumare semblait le plus navré du résultat devant la presse. Il allait de soi qu’il balaie du revers de la main la notion de « bonne défaite » ce mercredi, dans le premier match de la finale de la Ligue des champions de la CONCACAF contre Club América.
« Je ne crois pas que [perdre 3-1] soit un bon résultat, a avancé Soumare. Nous ne sommes pas ici pour perdre. Nous venons chercher un résultat. Perdre 3-1 et dire que c’est un bon résultat, ça ne se fait pas. Ça ne se fait pas dans le football, du moins, pas pour moi. Si d’autres le disent, tant pis pour eux. Mais mes coéquipiers et moi ne voyons pas cela comme un bon résultat. Et ce n’est pas ce que nous visons. »
« Tu ne veux pas te prononcer sur les pointages qui constitueraient une bonne défaite, a ajouté Bush. Tu ne veux jamais parler de perdre 2-0 ou 2-1. Ça ne devrait pas te traverser l’esprit. Tu veux être positif et tenter d’aller chercher le résultat que tu peux aller chercher. »
Depuis le début de l’ère Ligue des champions, une seule équipe a gagné le premier match d’une finale à l’étranger : Atlante, vainqueur 2-0 à Cruz Azul et champion après un verdict nul de 0-0 dans le second match. Les verdicts nuls en première manche semblent toutefois favoriser l’équipe hôte de cette manche. Dans les trois cas, l’équipe hôte est allée gagner le tournoi deux fois (Monterrey à Salt Lake en 2011 et Cruz Azul à Toluca en 2014).
Les deux victoires à domicile en première manche, pour leur part, ont produit deux résultats différents : Cruz Azul a battu Pachuca 2-1 en 2010 pour ensuite perdre le trophée sur la règle des buts à l’extérieur, tandis que Monterrey a gagné 2-0 contre Santos Laguna, puis 3-2 au cumulatif.
« Si on peut gagner le match, ça va être quelque chose d’extraordinaire, a reconnu l’entraîneur-adjoint Mauro Biello. Mais si on est capable de compter un but et de ne pas leur en donner, ça va être un résultat très important pour nous. Dans un match comme on a fait à Pachuca, on a compté deux buts. Ça nous a donné la confiance, quand on est retourné à Montréal, pour gagner ce quart de finale. »
Les Montréalais profiteront d’une occasion semblable ce mercredi. Ils sont toutefois conscients des dégâts que peut infliger América. Non seulement ont-ils regardé une panoplie de vidéos de leurs adversaires, mais ils les ont aussi vus en chair et en os.
Et ça ne mine pas leur confiance.
« Lorsque nous sommes venus ici en présaison, nous sommes allés voir le match qu’ils ont gagné 5-0 à domicile [contre Chiapas], s’est rappelé Bush. Puis, ils ont gagné 6-0 [contre Herediano] à domicile. Ils ont connu des hauts et des bas. Tu sais qu’ils sont capables de gagner par beaucoup de buts, mais tu sais aussi qu’ils sont un peu vulnérables dans certaines zones. »