Foot Culture

Top 10 erreurs d’arbitrage

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Le métier d’arbitre en est un ingrat. Les angles de vue, la rapidité du jeu et la simulation répandue rendent le travail des officiels plus difficile que jamais. Cependant, il y a des erreurs inacceptables et injustifiables qui permettent aux supporters d’exiger des réformes et l’arrivée de la reprise vidéo dans le sport. Voici un top 10 des pires erreurs d’arbitrage, au pire moment.

Des pieds et des mains

Thierry Henry v Martin Hansson

France v Irlande, match retour

Barrages, qualifications de la Coupe du monde 2010

En 2009, la France et l’Irlande s’affrontent en barrages avec une qualification pour la Coupe du monde 2010 en jeu. Après 180 minutes, la marque cumulative est de 1-1; une prolongation sera nécessaire. À la fin du premier quart d’heure supplémentaire, Thierry Henry récupère un long coup franc tiré par Florent Malouda avant de centrer pour Gallas qui permet aux Bleus de réserver leurs billets pour l’Afrique du Sud! Les Irlandais sont furieux, et pour cause : Henry utilise la main deux fois plutôt qu’une pour contrôler le ballon. Ceux qui croient au karma savent que ce n’est que partie remise : quelques mois plus tard, au sud du continent africain, une véritable mutinerie explose dans le camp français. Le sélectionneur est remercié et l’équipe quitte bredouille dès la phase de groupe. Du côté du corps arbitral, c’est cet infâme épisode qui poussera l’ajout d’arbitres assistants sur les lignes de but.

Trois petits jaunes et puis s’en vont

Josip Šimunić v Graham Poll

Croatie v Australie

Phase de groupe, Coupe du monde 2006

Jamais deux sans trois? Voilà la seule fois où ce vieil adage a pu s’appliquer dans le petit carnet d’un arbitre de soccer. Alors que la Croatie a besoin d’une victoire pour progresser vers la ronde des 16, Josip Šimunić (ironiquement né en Australie) élève son jeu physique d’un cran : deux fautes à la 61e et à la 90e minute lui valent des cartons jaunes, mais l’officiel Graham Poll, inexplicablement, n’éjecte pas le défenseur central croate du match, qui se solde par une nulle de 2-2. Immédiatement après le coup de sifflet final, Šimunić fait savoir sa façon de penser à l’arbitre anglais qui n’hésite pas à lui décerner un troisième carton jaune, suivi d’un rouge. Justice est rendue et mieux vaut tard que jamais…

La main de Dieu

Diego Maradona v Ali Bin Nasser

Argentine v Angleterre

Quart de finale, Coupe du monde 1986

114 580 contre un. Le fameux Estadio Azteca au Mexique est bondé pour ce quart de finale opposant l’Angleterre de Gary Lineker à l’Argentine de Diego Maradona. Au début de la deuxième mi-temps, avec un score vierge, le #10 Albiceleste récupère au milieu de terrain et remet à Valdano qui rate son contrôle, mais le milieu anglais Hodge rate son dégagement et envoie le ballon dans les airs, au point de penalty. Le gardien Shilton sort de sa ligne et semble être le favori dans ce duel contre Maradona… qui, du haut de ses 165cm, réussit à dévier l’objet dans le filet! Est-ce que les lois de la physique sont malléables? C’est probablement ce que pensent l’arbitre et ses assistants, les seuls dans le monde à ne pas avoir remarqué « la main de Dieu ». Quatre minutes plus tard, Maradona passe de zéro à héros en marquant le plus beau but du XXe siècle.

Dupond ou Dupont?

Kieran Gibbs v Andre Marriner

Chelsea v Arsenal

Premier League anglaise, 2014

À l’occasion du 1000e match d’Arsène Wenger à la barre d’Arsenal, les Gunners visitent Stamford Bridge et les rivaux de Chelsea. Ce match historique en deviendra un relégué aux oubliettes pour les représentants du nord de Londres, une annihilation de 6-0. Alors que les Blues ont l’avance 2-0, Eden Hazard décoche un tir qui semble être cadré et Alex Oxlade-Chamberlain plonge pour faire l’arrêt. Deux problèmes : il n’est pas gardien et il utilise sa main pour envoyer le ballon en corner. Après quelques secondes de confusion, l’arbitre Marriner décerne un penalty à Chelsea et expulse… Kieran Gibbs, malgré les aveux du jeune Oxlade. La ressemblance est frappante, mais pas tant que ça.

Le but qui jamais ne fut

John Eustace v Stuart Attwell

Watford v Reading

Championship anglais, 2008

Le plus jeune arbitre de la ligue anglaise. Voilà l’étiquette qu’avait Stuart Attwell en 2008 lorsqu’il embarque sur le terrain pour le match de deuxième division opposant Watford à Reading. À peine 13 minutes sont écoulées quand Reading tire un corner. Le ballon semble sortir pour un coup de pied de but et les joueurs sur le terrain – ainsi que la foule rassemblée à Vicarage Road – ne réagissent pas au signal de l’officiel qui indique un but. Une immense bourde qui reléguera Attwell aux championnats inférieurs.

À tort et à travers (le filet)

Stefan Kiessling v Felix Brych

Hoffenheim v Bayer Leverkusen

Bundesliga, 2013

Ici, on peut compatir avec Brych, qui a certainement eu besoin de plusieurs aspirines dans les jours suivant ce match. Sur un corner, l’attaquant du Bayer, Kiessling, se démarque de son marqueur et envoie une tête à quelques centimètres du cadre, mais le ballon trouve une maille dans le filet et termine sa course dans la cage d’Hoffenheim. La réaction initiale du buteur allemand en est une de désarroi qui se transforme vite en réjouissance quand ses coéquipiers viennent célébrer ce « but ». Une immense malchance pour Hoffenheim et Brych et un autre argument pour les adeptes de la reprise vidéo.

Compter ou ne pas compter, telle est la question

Geoff Hurst v Gottfried Dienst

Angleterre v Allemagne de l’Ouest

Finale, Coupe du monde 1966

Nous voilà à Wembley, mythique enceinte de Londres, en finale de la Coupe du monde. Après 90 minutes, l’égalité de 2-2 persiste entre l’Angleterre et la République fédérale d’Allemagne. Une prolongation sera nécessaire pour déterminer le champion du monde. À la 101e minute, Ball centre pour Hurst, qui contrôle avant de se retourner et de tirer sur la barre transversale. Le ballon bondit sur la ligne? Derrière la ligne? Bref, c’est très serré et les officiels accordent le but aux Anglais, qui fileront vers la victoire – mais pas avant que Hurst n’ait complété son tour du chapeau pour faire 4-2.

Le retour du balancier

Frank Lampard v Jorge Larrionda

Angleterre v Allemagne

Ronde des 16, Coupe du monde 2010

L’Allemagne aura sa revanche, à peine 44 ans plus tard. En huitième de finale en Afrique du Sud, l’Angleterre affronte les vieux rivaux et tire de l’arrière 2-1 lorsque Lampard envoie une demi-volée s’écraser sur la transversale et atterrir une bonne dizaine de centimètres derrière la ligne de but, avant de ressortir tout aussi vite. Ni l’arbitre Larrionda ni son assistant n’ont clairement vu le ballon traverser entièrement la ligne et le but est refusé. À la reprise, les officiels paraissent mal, très mal… et les Anglais s’inclineront sur la marque sans équivoque de 4-1.

Tout nu sur… le terrain

Darren Bent v Mike Jones

Liverpool v Sunderland

Premier League anglaise, 2009

Une erreur que même un arbitre junior n’aurait pas commise. Un ballon de plage qui se voulait un accessoire pour mettre de l’ambiance dans les estrades se retrouve sur le terrain au mauvais moment. Darren Bent tire sur réception un centre provenant de la droite et son tir entre en collision avec le fameux ballon de plage, qui dévie de manière considérable de sa trajectoire et confond Pepe Reina dans le but liverpudlien. 1-0 Sunderland dès la cinquième minute, et ce, jusqu’à la fin. 

Du sang, du sang, ça, c’est du soccer!

Patrick Battiston v Charles Corver

France v Allemagne de l’Ouest

Demi-finale, Coupe du monde 1982

Voilà un moment d’une violence rare. Une dizaine de minutes après le début de la deuxième mi-temps, alors que Patrick Battiston est parfaitement lancé par Michel Platini, Harald Schumacher, le gardien allemand, sort à toute vitesse pour tenter de dégager le ballon. En toute logique, il sera amplement deuxième sur les lieux. Comme de fait, Battiston tente un tir de la gauche qui bondit doucement hors du cadre, mais le joueur se fait cogner de plein fouet par Schumacher à l’orée de la boîte. Penalty? Carton rouge? Que nenni. L’arbitre Corver offre un coup de pied de but aux Allemands, pendant que le défenseur de Saint-Étienne est inconscient au sol, avec une vertèbre endommagée et quelques dents en moins. Après 90 minutes, la marque est de 2-2; chaque sélection ajoutera un but en prolongation et, avec une égalité de 3-3, la séance de tirs de barrage est nécessaire. Comme vous pouvez vous en douter, Schumacher est le héros qui effectue deux arrêts cruciaux pour envoyer la République fédérale d’Allemagne en finale.