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Une solution à la position d'arrière gauche

Toia

MONTRÉAL – Arrière gauche : une position à problèmes pour l’Impact depuis 2007.
Donny Toia le sait. Des coéquipiers et des entraîneurs lui ont raconté les difficultés de l’Impact à cette position depuis que Mauricio Vincello a quitté l’équipe – qui était alors en deuxième division – il y a plus de sept ans.
Certaines solutions ont fonctionné quelque temps, mais la plupart n’ont pas fait long feu. Dans les trois premières saisons de l’Impact en MLS, par exemple, 11 joueurs ont obtenu un départ comme arrière gauche.
Les partisans montréalais ne demandent qu’à ce que quelqu’un s’approprie cette position. De la pression? Toia n’en ressent pas.
« Je ne fais que mon travail, a laissé tomber Toia en entrevue à MLSsoccer.com, cette semaine. Je ne fais que travailler fort pour rester dans ce onze partant. »
Jusqu’ici, tout va bien. En cette première saison avec l’Impact, Toia a joué chaque minute des cinq matchs disputés, toutes compétitions confondues.
Rien ne le laissait présager. Lorsque Toia a intégré l’académie du Real Salt Lake, en 2009, il n’avait pas l’intention de prendre le poste de Chris Wingert. Il n’avait alors joué qu’une seule saison comme arrière gauche, sa toute première dans une ligue organisée quand il était jeune.
« Ensuite, j’ai joué comme attaquant, puis quand je suis allé à Salt Lake, on m’a replacé en arrière gauche, s’est rappelé Toia. Je ne suis pas trop certain de la raison, mais ça ne me dérange pas du tout, pour être bien franc. Tout ce qui compte, c’est que je sois sur le terrain, que je joue et que j’aide l’équipe. »
Le repositionnement de Toia s’est avéré un coup de génie de la part de Jason Kreis. Mais son temps de jeu après que RSL ait fait de lui leur tout premier Joueur formé au club, en 2011, n’avait rien de génial. Le club a laissé partir Toia après sa première saison en Utah sans qu’il ait joué une seule minute avec la première équipe.
Avec le recul, Toia reconnaît qu’il était jeune, inexpérimenté – bref, qu’il n’était pas au bon endroit au bon moment. Après une saison en PDL à Tucson, d’où il est originaire, et une autre en USL Pro avec le Phoenix FC, Toia avait les outils pour tenter sa chance à nouveau en MLS. Chivas USA l’a embauché en janvier 2014.
Le 19 avril, Toia est entré en cours de jeu pour la deuxième fois de la saison, en remplacement d’Andrew Jean-Baptiste. Il venait de gagner un poste. Toia a joué 2240 minutes sur 27 matchs. Il est aussi tombé dans l’œil du personnel technique de l’Impact de Montréal.
« Donny Toia a fait un excellent match contre nous autres l’année passée avec Chivas, a souligné l’entraîneur-adjoint de l’Impact, Mauro Biello, jeudi. Il a joué [comme arrière droit] contre [Andres] Romero, et il est resté dans notre tête. On l’a bien aimé. »
Le personnel technique l’aime encore davantage depuis sa sélection au Repêchage de dissolution de 2014. Toia impressionne par ses aptitudes défensives en un contre un, sa concentration et sa soif d’apprendre.
« Jason Kreis savait ce qu’il faisait, a affirmé Toia. C’est un très bon entraîneur. Il sait comment former des joueurs. Quand il veut quelque chose, il fait en sorte que ce soit fait de la bonne façon. Jusqu’ici, ça s’est avéré, je crois. À un certain moment, par contre, c’était à moi d’apprendre la position et de m’améliorer. »
L’adaptation de Toia à son nouvel environnement lui fait aussi marquer des points. La préparation montréalaise pour cette saison a été écourtée en raison de la Ligue des champions de la CONCACAF, mais Toia est arrivé à bâtir un partenariat solide avec Dilly Duka sur la gauche, tant en attaque – une passe de Toia a préparé le premier but de Duka à Pachuca – qu’en défense.
« Nous avons assurément de la chimie, a reconnu Toia. Dilly a de l’expérience tant à gauche qu’à droite. L’important, avec lui, c’est de communiquer. Le plus difficile, pour moi, c’est qu’il peut rentrer dans l’axe ou rester sur l’aile, et c’est difficile de communiquer rapidement. Mais je crois que nous avons déjà de la chimie et que ça ne peut que s’améliorer. »
Voilà qui n’est pas mal pour un jeune homme qui ne jouait pas comme arrière gauche il y a quatre ans. S’il a déjà été attaquant dans un autre vie, Toia martèle que « rester à mon poste est mon principal boulot », même s’il se régale d’une poussée en zone adverse de temps à autre.
Le style de jeu de Toia comme attaquant l’a même aidé dans sa transition vers son poste actuel. Ce n’est pas parce qu’on joue loin de son propre but qu’on ne collabore pas en défense.
« Je revenais toujours en repli, a expliqué Toia. Je ne sais pas pourquoi. C’était mon style : je participais aux phases d’attaque et de défense en donnant tout ce que j’avais en tout temps. Passer d’attaquant à arrière gauche était un gros changement, mais pour moi, la mentalité n’a pas changé : travaille fort et donne ton maximum. »